La mémoire numérique en partage
Dans le cadre de son programme d’élaboration d’une mémoire numérique et dans l’esprit de son agenda 21, la ville de Changé collecte des œuvres changéennes pour une mise à disposition des documents. Une première expérience a été réalisée en proposant la numérisation/océrisation de tous les journaux municipaux, puis en 2010 l’action fût renouvelée avec le livre de Louis Davoust auteur de « Changé, 10 siècles d’histoire ».
Suite à un appel de la ville, via la voix de presse, auprès de la population à l’enrichissement de cette mémoire, Emile MICHENAU ancien changéen, a fait le don de deux tomes « Recherches sur Changé-Les-Laval », par Louis Marie François Guiller, à la collectivité.
Il s’agit de livres sur l’histoire de changé pouvant intéresser tous les habitants, les écoliers et leurs professeurs et les passionnés d’histoires.
Portrait d u chanoine Louis Marie Henri Guiller
Né à MESLAY le 14 décembre 1813, prit les premières notions de la langue latine à l’école de M. BRABANÇON, ecclésiastique caché dans le pays pendant les dernières années de la Révolution, qui avait ouvert depuis à MESLAY un établissement très estimé. Louis GUILLER termina ses classes à PRÉCIGNÉ, fit sa théologie au MANS, et après dix ans de vicariat à ÉVRON, 1835-1845, un an d’aumônerie à l’hospice Saint-Louis de LAVAL, six ans d’économat au Grand-Séminaire du MANS, 1846-1852, devint curé de CHANGÉ.
Il y restaura le presbytère, reconstruisit la sacristie, transféra le cimetière et réorganisa la fabrique. Ses aptitudes administratives et pour la comptabilité le désignèrent pour premier secrétaire de l’évêché de LAVAL. C’est dans ces fonctions souvent ingrates qu’il dépensa ses forces pendant vingt-cinq ans et même, épuisé par un travail incessant, il ne les quitta pas sans regret. On doit reconnaître qu’il fut pour beaucoup dans la bonne direction matérielle donnée aux divers établissements diocésains et aux fabriques qui, en si grand nombre, reconstruisirent alors leurs églises.
Sa retraite ne fut pas un repos. Vicaire de M. GÉRAULT, il avait collaboré à ses travaux historiques ; au MANS, il avait amassé un bon nombre de matériaux sur l’histoire locale. Il songea à les utiliser dès le jour où il fut relevé de sa charge, et apporta à ce nouveau genre d’études l’ardeur d’un jeune homme. Le sujet qu’il choisit fut l’histoire de CHANGÉ, son ancienne paroisse. Il épuisa toutes les sources, soit aux dépôts publics soit dans les titres de famille. Comme il n’espérait pas entreprendre une seconde œuvre historique, il donna à celle-ci un développement peut-être excessif, mais qui lui permit de mettre au jour beaucoup de documents qu’il ne voulait pas laisser perdre. Les plus jeunes et les plus ardents étaient surpris de le voir couvrir avec une rapidité juvénile de son écriture irrégulière, mais sûre, d’interminables pages.
La mort ne lui laissa pas le plaisir de terminer le second volume de ses Recherches sur CHANGÉ. Près de mourir, il se rattachait encore pourtant à cet espoir. M. l’abbé ESNAULT a fait imprimer sans les revoir assez les dernières feuilles et M. l’abbé CHAMBOIS a dressé la table, à la demande du frère de l’auteur. M. GUILLER laissait des manuscrits considérables qui prouvent sa résolution arrêtée de travailler toujours.
Ceux qui n’ont connu en lui que l’administrateur un peu bourru ne soupçonnent pas ce qu’il était dans les relations d’un autre ordre et pour ses amis. Il est mort le lundi 17 décembre 1882, chanoine titulaire de LAVAL depuis la création du chapitre.
Semaine religieuse de LAVAL, t. XIV, p. 167. – Recherches sur CHANGÉ, t. I, p. 486-490